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dilluns, 15 de gener del 2024

Lexique roman, A + Index

Lexique roman, ou dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l' Europe latine.


A.


A, s. m., voyelle, première lettre de l' alphabet, a.

Car la prima lettra d'amor 

Apellon A.

P. Milon: En amor trob.

Car ils appellent A la première lettre d' amour.

Fenisson en A estreig.

Gramm. provenç.

Finissent en A bref.

Loc. Pos no sabes A ni B,

Com mostraras autres ni me?

Trad. d'un Évang. apocr.

Puisque tu ne sais a ni b, comment enseigneras-tu les autres et moi?

Anc. Fr. Mais en latin le bon abbé

N' y entendoit ni a ni b.

Du Bellay, p. 471.

A, troisième personne du verbe AVER, au présent du singulier de l' indicatif, voyez AVER.

A, préposition, vient d' AD ou d' AB et A latins, et quelquefois d' AB roman.

D' AD latin:

S'a lieis non platz que m man A se venir.

Berenger de Palasol: De la gensor.

S'il ne lui plaît qu'elle me mande venir à elle.

D' AB, d' A latins:

A mainz homes aug amor acusar.

Aimeri de Péguilain: Totz hom.

Par plusieurs hommes j' entends accuser l' amour.

D' AB roman; voyez AB.

Coms, A honor non podetz mais jorn viure.

Montant Sartre: Coms de Tolsan.

Comte, vous ne pouvez désormais vivre avec honneur.

A, préposition romane, est resté dans la contraction qui a formé les articles AL, ALS, AS.

Quelquefois il reçoit, par euphonie, le D ou le Z devant les mots qui commencent par une voyelle.

Atressi cum la candela

Que si meteyssa destrui,

Per far clardat AD autrui.

P. Raimond de Toulouse: Atressi cum.

Ainsi que la chandelle qui se détruit elle-même, pour faire clarté à autrui.

Que mantas vez lo jorn non posc tener

C' AZ una part non an totz sols plorar.

Folquet de Marseille: Meravil me.

Que plusieurs fois le jour je ne puis tenir que je n' aille tout seul pleurer à un coin.

Cette préposition indique ou caractérise plus ou moins expressément divers rapports, tels que:

1. Direction, tendance, but, fin.

Mand e tramet salut A vos.

Arnaud de Marueil: Dona genser.

Envoie et transmet salut à vous.

Hueimais es Antecritz.

AL dan del mon issitz.

G. Faidit: Era nos sia.

Désormais l' Antecrist est sorti pour le dommage du monde.


2. Relation.

E pueis montest de rossin A destrier,

No fesetz colp d' espaza ni de lansa.

T. d' Albert Marquis et de Rambaud de Vaqueiras: Ara m digatz.

Et depuis que vous vous élevâtes du roussin au destrier, vous ne fîtes coup d' épée ni de lance.

A tals vassals, tal senhor. Aimeri de Péguilain: Li fol.

à tels vassaux, tels seigneurs.

3. Personnalité, appartenance.

Poiria nos A amdos enuiar,

A me del dire, A vos del escotar.

Rambaud de Vaqueiras: Senher marques.

Il pourrait nous ennuyer à tous deux, à moi du dire, à vous de l' écouter.

Bertrans, la filha AL pros comte Raimon

Degra vezer qu' il gensa tot lo mon.

Guillaume de Saint-Didier: Aissi cum es.

Bertrand, la fille au preux comte Raimond devrait voir qu' elle charme tout le monde.

Que vol la terr' A mos enfans.

Bertrand de Born: Ges de far.

Qu' il veut la terre de mes enfants.

4. Attribution, indication.

Baptejavan AL nom de Yeshu Xrist. La nobla leyczon.

Ils baptisaient au nom de Jésus-Christ.

Ad honor del cors sanct faria una capella.

V. de S. Honorat.

Ferait une chapelle en l' honneur du corps saint.

A las obras pareis.

Bertrand de Born: Nostre senher.

Aux œuvres il paraît.


5. Espèce, qualité.

Qu' era forniers que escaudava lo forn A coser lo pan.

V. de Bernard de Ventadour.

Qui était fournier qui échauffait le four à cuire le pain.

6. Manière, état.

A genolhos sopleyan humilmen.

P. Raimond de Toulouse: Si cum seluy.

Suppliant humblement à genoux.

Anar A pe, A ley de croy joglar.

Tenson d' Albert Marquis et de Rambaud de Vaqueiras: Ara m digatz.

Aller à pied, à la manière de vil jongleur.

7. Destination.

Era mercadiers que tenia draps A vendre.

V. d' Aimeri de Peguilain.

Il était marchand qui tenait draps à vendre.

Favas A desgranar.

Marcoat: Mentre.

Fèves à écosser.

8. Moyen, cause, effet.

Ades pueg A plena vela.

Rambaud d' Orange: Una chansoneta.

A présent je monte à pleine voile.

Vengron sas donzelas AL crit, e demanderon:

Qu'es aisso?

V. de Pierre Vidal.

Ses demoiselles vinrent au cri, et demandèrent; Qu'est-ce?

Pero us d' els mi veira A son dan.

Blacasset: Gerra mi play.

Pour cela un d' eux me verra à son dommage.

9. Temps, époque, circonstance de temps.

A quascun jorn de l' an...

Com par neus A Nadal.

B. de Ventadour: Lo gens temps.

à chaque jour de l' an... comme paraît neige à Noël.

Ges AL premier an no val gaire,

Mas AL ters torna de bon aire.

Deudes de Prades. Auz. cass.

à la première année, il ne vaut guère, mais, à la troisième, il devient de bonne qualité.

AL premier lans pert ieu mon esparvier.

Bertrand de Born: Ieu m' escondisc.

Au premier jet je perds mon épervier.

10. Localité, circonstance de lieu.

Vendre tot quant avion A Berniz. Titre de 1168.

Vendre tout ce qu'ils avaient à Bernis.

A la fontana del vergier...

A l' ombra d'un fust domesgier

Trobei sola.

Marcabrus: A la fontana.

Je la trouvai seule à la fontaine du verger, à l' ombre d'un arbre domestique.

A doas leguas lonhet d' aqui.

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.

Il s' éloigna de là à deux lieues.

Nos encontrem, AL pas de Belestar,

XII lairos.

Rambaud de Vaqueiras: Honratz marques.

Nous rencontrâmes, au passage de Belestar, douze voleurs.

11. Ordre, rang.

Un A un los avia pres. Roman de Jaufre, fol. 23.

Il les avait pris un à un.


Pilatz s' aset e sa cadeira, (cadiera, cadira, cátedra: silla)

E li autre AD una tyeyra.

Trad. de l' Évangile de Nicodème.

Pilate s' assit en sa chaire, et les autres à une même file.

Qu'el met' AL latz sanh Johan.

Bertrand de Born: Mon chant.

Qu' il le mette au côté de saint Jean.

12. Mesure, poids, quantité, valeur, capacité.

Richartz mettra A mueis e A sestiers

Aur et argent.

Bertrand de Born: Miez sirventes.

Richard fournira à muids et à setiers l'or et l' argent.

E metrai hi blasmes e deshonors

E tracions A miliers e A cens.

P. Cardinal: Un sirventes.

Et j' y mettrai les blâmes et les déshonneurs et les trahisons à milliers et à cents.

Faita d'un nov talh presan,

A compas et A guaran.

Gaubert Moine de Puicibot: Uns joys.

Faite d'une nouvelle taille distinguée, à compas et à proportion.

E fara m canuzir A flocs.

G. Adhemar: Ben fora.

Et me fera blanchir à flocons.

A, préposition romane, se traduit ordinairement par A dans les langues

de l' Europe latine, mais il a quelquefois le sens exact ou approximatif d' autres prépositions, dont les principales sont:

1. Après.

E mot A mot no li contatz.

Roman de Jaufre, fol. 24.

Et ne lui racontez mot à mot.

Anc. Fr. Que je conte un à un les astres radieux...

Les desrompt pièce à pièce.

Desportes, premières œuvres, fol. 108 et 223.

CAT. Torsetz los li un á un tots. Trad. catalane dels auz. cass.

ESP. Enna corte poc á poco te faras connoscer.

(N. E. En la corte poco a poco te harás conocer; darás a.)

Poema de Alexandro, cop. 369.

PORT. Tirando peca á peca...

a poucos dios morreo.

Barros, Decad. I, l. III, cap. 9; l. I, cap. II (o 11).

IT. a morte al ciel s' annidi.

Buonarotti, Rime, 29.


2. Avec, voyez AB.

De totas parts y venon A gran joya.

Rambaud de Vaqueiras: Truan mala.

De toutes parts y viennent avec grande joie.

Fas A la gent un covinent novelh.

P. Cardinal: Tos temps azir.

Je fais avec la gent un traité nouveau. (convenientia)

ANC. FR. à plours et à larmes leur conta la grant doleur... Le lia fortement à un arbre à quatre fors hars torses... Et se conseilla Kalles à sa gent... Et s'en retournèrent à grans proies et à grant gaing.

Rec. des hist. de Fr., t. V, p. 269, 302, 297; et III, p. 275.

Il les tenroient à bonne foi.

Ville-Hardouin (Villehardouin), p. 12.

Le col li prit à ses deus meins.

Marie de France, t. 1, p. 322.

Vilains et de mauvès afere

Ne pot à els nul marchié fere.

Fabl. Et cont. anc. t. IV, p. 2.

CAT. Convinença que... havra feta á mercaders o á sos mariners. Consolat de la mar, cap. 209.

ESP. Recebidas las duenas á una grant ondranza...

á tant grant ondra ellas á Valencia entraban...

En buenos cavallos á petrales é á cascabeles

E á cuberturas de cendales.

Poema del Cid, v. 1586, 1617, 1516, 1517.

PORT. Estou a mil nós atado.

A. Ferreira, Bristo, act. I, sc. I.

Pedindo a altas voces a Deos misericordia.

Lucena, V. de P. Fr. Xavier, liv. X, cap. 2.

IT. a fidanza richiederò... a gran fatica si, levò di terra.

Boccaccio, Decameron, III, 2; et IX, 9.

E comandò che l' amassero a fede.

Dante, Parad., II.

Voyez la Grammaire comparée des langues de l' Europe latine, p. 319.


3. Auprès de.

E platz mi be lai en estiu

Que m sojorn A font o A riu.

Le moine de Montaudon: Mout me platz.

Et il me plaît bien là en été que je me repose auprès de fontaine ou auprès de ruisseau.

ANC. Fr. Après que Themistocles, dechassé premierement d' Athenes et depuis de toute la Grece, fut retiré au roi des Perses.

Macault, Trad. des apopht. fol. 294.

CAT. Encara al flum non era... al flum Granico combatut avem.

Trad. catal. de Quinte-Curce, lib. 4.

ESP. Sedien á los sos pies.

V. de S. Millán, cop. 261.

PORT. … E quanto mais á fonte

Se chega, tanto mais verde parece.

A. Ferreira, Egloga I.

IT. Messer Lancialotto combattea un giorno a una fontana con un cavaliere. Cento novelle antiche, nov. 42.


4. Comme, en qualité de.

Si volon Frances ni Picartz

A senhors ni A drogomans.

P. Cardinal: Per folhs.

S' ils veulent Français et Picards en qualité de seigneurs et comme interprètes.

Ieu lo jutge per dreg A traydor.

T. de Gui d' Uizel et de M. de Ventadour; Gui d' Uiselh.

Je le juge justement comme traître.

ANC. FR. Deus t'a enuint à prince et a rei.

Anc. trad. des livres des Rois, fol. II (o 11).

à segnur lo volrunt aveir.

Marie de France, t. II, p. 123.

Là fu li enfes enoinz e coroné à roi par la main de l' apostoile Adrien.

Rec. des hist. de Fr., t. VI, p. 129.

à fol et à mauvés s' encuse

Qui ceste requeste refuse.

Nouv. Rec. de Fabl. et cont. anc., t. II, p. 188.

CAT. Lo que havem pres e prenem á molta e singular complascencia.

Capmany, Collect. diplom. t. 1, p. 305.

Y á burla no os tingau.

Vic. Garcia, Quintillas, p. 63.

ESP. No lo tenga á mal. Poema del Cid, v. 985.

PORT. O teve a máo Sinal. Moraes, Palmeirim, l. 1.

IT. Ella si governava a republica. Novelle inedite, p. 131.

Quelli che riceve a figliuoli. Guittone d' Arezzo, Lett. 3.

5. Contre.

Estiers no m puesc A sas armas defendre.

Richard de Barbezieux: Be volria.

Autrement je ne puis me défendre contre ses armes.

ANC. FR. à renart de rien ne tenciez.

Roman du Renart, p. 256.

CAT. E 'l falco gran batayla rendon

á selhs qui lurs auzelos prendon.

Trad. catal. dels auz. Cass.

(N. E. Daude de Pradas, Deudes de Prades, dels auzels cassador. 

Quien compare la lengua de Daude con la traducción catalana verá que el catalán era la misma lengua, la plana lengua romana, romance, occitano, provenzal, etc. https://choixpoesies.blogspot.com/2023/10/deudes-daude-prades-pradas.html )


ESP. Este lidiare á tod' el mas ardido.

Poema del Cid, v. 3372.

á Dios non se defienden nin carceres nin cuebas.

(N. E. A Dios no se defienden ni en cárceles ni en cuevas.)

Vida de S. Domingo de Silos, cop. 713.

PORT. He ter o sprito armado á má fortuna.

A. Ferreira, Castro, acto V, sc. 1.

IT. Che l' apressar' a terra

A nave è mortal guerra...

Che mal non fieri a scoglio.

Barberini, Docum. D' amore, p. 263 et 270.


6. DE.

Filla 's AL rei qui a grant poestat.

Poëme sur Boece.

Elle est fille du roi qui a grande puissance.

Qu' A sa vida be non cantet.

P. d' Auvergne: Chantarai.

Qui de sa vie ne chanta bien.

ANC. FR. Sez-tu que soies fille à roi?

Fabl. et cont. anc., t. IV; p. 155. 

Congié prist à son manage.

Roman du Renart, t. II, p. 44.

à une voiz tuz s' escrioient.

Marie de France, t. II, p. 458.

CAT. Si algun mariner fugirà á nau o á leny, pus que aura rebut son loguer. Consolat de la mar, cap. 228.

Esp. Besan las manos al rey don Alfonso. Poema del Cid, v. 3469.

PORT. Dom João beijou a mão a el rey.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 1.

IT. Per servo star' a così gran signore.

Barberini, Docum. d' amore, p. 101.


7. Devant, en présence de.

Cantatz ma canson voluntiers

A la reyna dels Normans.

B. de Ventadour: Pel dols chant.

Chantez ma chanson volontiers devant la reine des Normands.

Coma la pols futz AL ven.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 170.

Comme la poussière fuit devant le vent.

E qui 'l papa pogues citar

A maior de se, fora gen.

Folquet de Lunel: Al bon rey.

Et qui pourrait citer le pape devant plus grand que lui, ce serait beau.

Car A mos heylls veg veramen (N. E. nueva versión de uelhs; ojos)

Te per cui aurem salvamen.

Trad. de l' Évangile de Nicodème.

Car devant mes yeux je vois vraiment toi par qui nous aurons salut.

ANC. FR. à lui s' encline la cort tote.

Roman du Renart, t. I, p. 338.

CAT. C' apres meta 'l hom al solell.

Trad. catal. dels auz. cass.

ESP. Buelven coma hoja al viento.

(N. E. Vuelven como hoja al viento.)

P. Torrellas, Canc. gen.

PORT. Isto se obrava aos olhos do governador.

J. F. de ANDRADA, V. de D. J. de Castro, l. 1.

IT. E poi a miei occhi veggenti

Sputò fuor dell' elmetto quattro denti.

Burchiello, part. I, son. 129.

Stava in una grotta al sole. Cento novelle antiche, nov. 63.


8, DANS, EN.

E platz mi A ric hom franqueza.

Le Moine de Montaudon: Mout me platz.

Et la franchise me plaît en un homme puissant.

Qu' A Bezers fesetz faire

Mout estranh mazel.

G. Figueiras: Sirventes.

Que dans Béziers fîtes faire très étrange carnage.

Que chantarai A despieg de trachors.

P. Cardinal: Un sirventes.

Que je chanterai en dépit des traîtres.

ANC. FR. Mès il meisme les va querre 

à plain et à bois.

Roman du Renart, t. I, p. 335.

CAT. Entant al mon ha durat est engan...

E port' al cor sens fum continu foch.

Ausias March: Lo tot es; Alt et amor.

(N. E. Raynouard cita a Ausias como lengua catalana; no sé si conocería a Bonifacio Ferrer, a Isabel de Villena, etc.)

Esp. Todos esa noch (noche) fueron á sus posadas.

Poema del Cid, v. 2192.

PORT. E o peito le passou de banda a banda.

Camoens, Oitav, VII, 68.

IT. E tutto ciò è nulla anco a paraggio.

Guittone d' Arezzo, Lett. 10.

I pesci notar vedean per lo lago a grandissime schiere:

Boccaccio, Decameron, VII, 3.

En li suoi vietò terrena grandezza e la biasma a tutti.

Guittone d' Arezzo, Lett. 1.


9. Envers, a l' égard de.

Qu' A totas sui bos e francx e privatz.

Pons de Capdueil: Tant m'a donat.

Qu' envers toutes je suis bon et franc et apprivoisé.

Qu' A son senhor fassa en re fallimen.

G. de Montagnagout: Per lo mon.

Qu' envers son seigneur il ne fasse faute en rien.

Lo coms d' Anjou es ses merce

ALS Proensals.

Paulet de Marseille: L'autr'ier.

Le comte d' Anjou est sans merci à l' égard des Provençaux.

Mos chantars es enueg ALS enoios,

Et ALS plazens plazers.

P. Cardinal: Ricx hom.

Mon chanter est ennui à l' égard des ennuyeux, et joie à l' égard des joyeux.

ANC. FR. Sages soies et acointables...

Et as grans gens et as menues.

Roman de la Rose, v. 2109.

CAT. De que son tengutz los mercaders als senyors de las naus.

Consolat de la mar, cap. 238.

(N. E. El catalán mantendrá el plural en AS incluso después de Pompeyo Fabra. Ahora se usa el plural en ES, como ya hacía la lengua valenciana siglos antes.) 

ESP. Falso á todos è mas al criador.

Poema del Cid, v. 3399.

PORT. Facendo do merecimamento dos homens estimação tam justa que nem á conveniencia, nem ao estado ficava devedor.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 1.

IT. Ad ogni mancanza pieno ristoramento...

a quelli Dio s' ira forte che peccando

non li fragella.

Guittone d' Arezzo, Lett. 3.


10. Lors de, au moment de.

Quar hom conoys los amics fenhedors

E los verays A las coytas maiors.

Lanfranc Cigala: Si mos chans.

Car on connaît les amis feints et les véritables lors des malheurs plus grands.

Seran complit VII ans AL prim erbatge.

Cadenet: Ab leyal.

Sept ans seront accomplis lors de la première herbe.

ANC. FR. Au departir fu li dels granz.

Roman du Renart, t. II, p. 44.

CAT. Ell al entrar porta molt gran dolsor.

Ausias March: Molt me par. 

Al ser donaretz l' á menjar de carn.

Trad. catal. dels auz. cass.

ESP. á la salida de Valencia mis fijas vos di yo... 

Al exir de Salon mucho ovo buenas aves.

Poema del Cid, v. 3273 et 867.

PORT. Ao romper das lanças foi tamanho estrondo que parecia que todo Londres se arruinava. Moraes, Palmeirim, part. II, l. 46.

IT. Ad ogni passo di lana filata, che al fuso avvolgeva, mille sospiri... gittava. Boccaccio, Decameron, IV, 7. 

Tu mi darai mille livre al primo piatto que tu vincerai.

Cento novelle antiche, nov. 53.


11. PAR.

Qu' adoncs n' aug tan A quascun de ben dir.

B. de Ventadour: Quan la fuelha.

Qu' à présent j' en ouïs dire tant de bien par chacun.

Et A manh nesci, ab fol parlar,

Ai ja vist trop ben son pro far.

G. Adhemar: Ieu ai ja vist.

Et par maint ignorant, avec un fol parler, j'ai déjà vu très bien faire son profit.

Aras vei possezir

A clercx la senhoria.

P. Cardinal: Li clerc si fan.

Maintenant je vois posséder par les clercs la domination.

Pren l' ALS cabelhs.

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.

(N. E. Si Ramon Vidal, de Besalú, catalán, escribía en catalán; 

¿cómo se traduciría “pren l' als cabelhs” al occitano? Pregunten en alguna escuela de infantil de Cataluña, por ejemplo, en Vielha.)

Il le prend par les cheveux.

ANC. FR. Si faz-je, à la foi que je doi:

A-je corone? Oïl, par foi.

Roman du Renart, t. I, p. 125.

Toutes leurs choses prenoit et ravissoit à force et sanz raizon.

Rec. des hist. de Fr. t. III, p. 261.

Qui à force l' en ad menée.

Marie de France, t. II, p. 72.

CAT. No seria ni fora perduda als dits mercaders, ans al dit senyor de la nau. Consolat de la mar, cap. 44.

ESP. Que no puede ser tomada 

á fuerza mi fortaleza

Ni á traycion.

Gómez Manrrique, Canc. gen.

PORT. Dito foi a um grande sabio: Casa cum igual.

A. Ferreira, Bristo, act. I, sc. 3.

IT. Le cautele provate

a voi che navigate.

Barberini, Docum. d' amore, p. 256.

C'est surtout après quelques verbes, tels que laissar, far, etc.

Qu'eu no us fassa lauzar A tota gent.

La dame Castelloze: Amic s' ie us.

Que je ne vous fasse louer par toute gent.

E s'en laisset ALS sieus trahir e vendre.

Bernard d' Auriac: Be volria.

Et s'en laissa trahir et vendre par les siens.

ANC. FR. Fere vos feré grant homage

As chevaliers de mon parage.

Roman du Renart, t. II, p. 196.

CAT. E jaquiran possehir als asseguradors las quantitats.

Capmany, Collect. diplom. t. I, p. 387.

ESP. á los Judios te dexeste prender.

(N. E. Por los judíos te dejaste prender.)

Poema del Cid, v. 348.

PORT. Nem dar a entendre ao mundo que fazia tanto caso de la guerra.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 1.

IT. Se non mi fa cridare merce a cento baroni ed a cento cavalieri ed a cento dame e a cento donzelle...

S' era lassato ingannare a uno alchimista.

Cento novelle ant., nov. 61 et 74.


12. Pendant, Durant.

Que us am A tota ma vida.

G. Figueiras : L'autr'ier.

Que je vous aime pendant toute ma vie.

No 'ls poiria mostrar A totz mos jorns vivenz.

Pierre de Corbiac: El nom de.

Je ne les pourrais montrer pendant tous mes jours vivants.

ANC. FR. Avez-vous intention de me demourer à année devant mon chastel? Roman de Perceforest, t. IV, fol. 26.

CAT. Totz regimens son mesuratz; mas alcuns son annuals, altres á vida. 

Trad. de Gilles de Rome, Reg. del princ.

ESP. Floreció el arcipreste á la mitad del siglo XIV.

Sánchez, Colec. de poes. castel. not. t. 1, p. 102.

PORT. Ao mesmo tempo assaltarão os baluartes.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 2.

IT. Ad ogni stagione

Sono in sua compagnia.

Jacopone da Todi, Od. III, 3.

No li porria mostrare a tutti miei giorni viventi.

Galvani, Trad. de P. de Corbiac. 


13. Pour, afin de, a l' effet de.

Que re non val A amor

Hom que joglars sia.

P. Bremon Ricas Novas: Lo bel.

Que ne vaut rien pour l' amour homme qui soit jongleur.

A vos aurai amor coral.

Arnaud de Marueil: Totas bonas.

J' aurai pour vous amour de coeur.

Mos sens es clars

ALS bons entendedors;

Trop es escurs

A selh que no sap gaire.

Gavaudan le Vieux: Leu no sui.

Mon sens est clair pour les bons entendeurs; il est très obscur pour celui qui ne sait guère.

Et AL beure rescondo s dins maizo

Et AL manjar no queron companho...

A que far doncs van emblan ni tolen?

P. Cardinal: Ricx hom.

Et afin de boire se cachent dans la maison, et pour manger ne cherchent compagnon. Pourquoi faire donc vont-ils volant et enlevant?

ANC. FR. Ainsi que s' ils estoient nés seulement à boire et a manger.

Œuvres d' Alain Chartier, p. 316.

CAT. Deu ha dos mons á tot hom establit.

Ausias March: O quant es.

ESP. á mi, que ver te desseo,

Mil annos se haze un dia.

Rodrigo de Ávalos, Canc. gen.

PORT. Como s' á terra só fossem creadas.

A. Ferreira, Cart. II, 2.

IT. Se ad esti vani, vili e picciuli beni....

avesse criati noi.... a viver bene e beato,

neente manca loco o' è vertù.

Guittone D' Arezzo, Lett. I et 3.


14. Selon, d' après, conformément a.

Et estai gen A luecx et A sazos.

Giraud le Roux: Ara sabrai.

Et il est bien selon les lieux et selon les temps.

Que talan ai que defenda

Las donas A mon poder.

T. de Bernard et de Gaucelm: Gaucelm no us. 

Que j'ai volonté que je défende les dames selon mon pouvoir.

ANC. FR. Qui à ses besoins la servoit.

Nouv. rec. de fabl. et cont. anc. t. II, p. 315.

CAT. Que la pogues vendre e fer á sa voluntat.

Consolat de la mar, cap. 211.

ESP. Aqui lo meiorare á juuicio de la cort.

Poema del Cid, v. 3271.

A cantar el Te Deum Laudamus á poder.

V. de S. Domingo de Silos, cop. 566.

PORT. Negocio, ao parecer dos sens, não muy difficil.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 2.

IT. Tutto tempo ensegnando a potere loro.

Guittone d' Arezzo, Lett. 9.


15. SUR.

Cant a manjat, el lo forbis

A peira o A fust ronhos.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Quand il a mangé, il le fourbit sur une pierre ou sur du bois raboteux.

A sas sanhtas espatlas la levet... el portet, en la cros, 

A sas espatlas los nostres peccatz.

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 15.

Il la plaça sur ses saintes épaules... il porta, en la croix, sur ses épaules tous les nôtres péchés.

ANC FR. à la terre entre deux eschames s' asiet.

Roman du Renart, t. II, p. 12.

CAT. So son paucas bossas que naisson á l' ausel.

Trad. catal. dels auz. cass.

ESP. Con unos quince á terra s firió.

Poema del Cid, v. 2029.

PORT. Contase de elephante o que traza torre ás costas.

F. de SA de MIRANDA, ecl. 8.

IT. L' appoggiaro ritto alle sponde...

Et abbatello morto alla terra.

Cento novelle antiche, nov. 92.


16. VERS.

Si m tira ves amor lo fres

Qu' A nulh' autra part no m' aten.

B. de Ventadour: Non es maravelha.

Tellement le frein me tire vers l' amour que je ne me porte vers nulle autre part.

ANC. FR. Et tant tirai que j' amené

Le fust à moi tout empené.

Roman de la Rose, v. 1722.

CAT. Al vici som moguts naturalment.

Ausias March: Volgra ser nat.

ESP. Alzaba Ananias á Dios ambas las manos.

V. de S. Domingo de Silos, cop. 555.

PORT. Mandou ao seu piloto que governasse ao porto de Combre.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. I.

Olhando a todas as partes.

Moraes, Palmeirim, cap. XII, p. I.

IT. Gli occhi tenendo al cielo.

Guittone d' Arezzo, Lett. I.

A, placé devant des mots avec lesquels il présente un sens absolu, concourt à former des adverbes composés. En voici quelques exemples:

1. Avec un substantif.

C' A PENA vei la clara luz.

Folquet de Marseille: Senher Dieu.

Qu' à peine je vois la claire lumière.

A LA MIA FE, Amors,

Gran peccat avetz de me.

Gavaudan de Vieux: A la mia fe.

Par ma foi, Amour, vous avez grand péché envers moi.

2. Avec un adjectif ou un participe employé substantivement.

Non amarai autra mas vos

Ni A PRESENT ni A RESCOS.

Un troubadour anonyme: Seinor vos.

Je n' aimerai autre excepté vous ni à découvert ni en cachette.

Qu' ieu fui AL PRIM destrier

Et apres palafres.

Raimond de Miraval: Ben aia.

Que je fus au commencement destrier et après palefroi.

A est employé quelquefois dans une ellipse où le verbe dont il exprime

l' action est sous-entendu.

AD armas! seinor.

Roman de Jaufre, fol. 112.

Aux armes! seigneurs.

Le verbe sous-entendu est corretz, courez.

Il exprime quelquefois le rapport d'un substantif à un autre:

E non ai dreg AL fieu qu' ieu ai.

Pierre Rogiers: Tant ai.

Et je n' ai pas droit au fief que je possède.

Celui d'un substantif à un verbe:

M' es obs un novel chant A faire.

Arnaud P. d' Agange: Quan lo temps,

Il m' est besoin de faire un nouveau chant.

Celui d'un adjectif à un verbe:

Que anc mais no fo leus A enamorar.

G. Faidit: Mon cor e mi.

Que jamais il ne fut facile à rendre amoureux.

Autre dol ai que m'es greus A durar.

Aimeri de Peguilain: Anc no.

J'ai une autre douleur qui m' est pénible à supporter.

Et enfin celui d'un verbe à un autre verbe:

C' al jorn c'om nai, comensa A morir.

G. Faidit: Cascus hom deu.

Qu' au jour qu'on naît, on commence à mourir.

En chantan m' aven A membrar

So qu'ieu cug chantan oblidar.

Folquet de Marseille: En chantan.

En chantant il m' arrive de rappeler ce que je crois oublier en chantant.

A, placé entre deux verbes, dont le dernier est au présent de l' infinitif, signifie quelquefois de quoi, le moyen de.

E trobes om A comprar et A vendre.

Pistoleta: Ar agues ieu:

Et qu'on trouvât de quoi acheter et de quoi vendre.

Ja non er qu' ilh don' A manjar.

Garin d' Apchier: Mos cominals.

Jamais ne sera qui lui donne de quoi manger.

A forme, à la suite de divers mots, des prépositions composées.

Mas pauc sent los mals

QUANT A Damieta.

Tomiers: De chantar.

Mais il sent peu les maux quant à Damiette.

Il se joint même explétivement a d' autres prépositions.

TRO A kalenda maia.

T.  d' Ebles et de Gui d' Uisel: Gui d' Uisel.

Jusques aux calendes de mai.

Dels maiors mov tota la malvestatz,

E pois apres, de gra en gra, dissen

TRO ALS menors.

Sordel: Qui be s membra.

Des plus grands part toute la méchanceté, et puis après elle descend, de degré en degré, jusqu'aux plus petits.

A, devant un adverbe de quantité, gouverne parfois cet adverbe employé

substantivement.

A MEINS me tenh que Juzieus.

P. Vidal: De chantar.

Me tient à moins que Juif.

Car AL PLUS qu'il pot m' enansa.

B. de Ventadour: Tuit selhs que.

Car elle me rehausse au plus qu'elle peut.

Il sert aussi à former des adverbes composés.

QU' A TOT LO MEINS m' er l' atendres honors.

Aimeri de Sarlat: Fis e leials.

Qu' à tout le moins l' attendre me sera honneur.

A sert à désigner le régime indirect des substantifs personnels, démonstratifs et relatifs: ME, MI, TU, TE, TI, NOS, VOS, EL, LI, LUR, CUI, LOQUAL, etc.; mais il est souvent sous-entendu. Voyez ces divers mots.

Après le verbe AVER il sert à exprimer l' idée d'une action à faire, d'un

projet à exécuter, d'un devoir à remplir, etc.

Pus sap qu' ab lieys AI A guerir.

Le Comte de Poitiers: Mout jauzens.

Puisque je sais que j'ai à guérir avec elle.

Voyez AVER.

Parfois, avec cette préposition, le verbe AVER exprime le sens précis de

tenir à, regarder comme.

Si 'l monz fondes a meravilla gran,

Non l' AURIA A descovinenza.

B. Zorgi: Si 'l monz.

Si le monde s' écroulait par grande merveille, je ne le tiendrais pas à inconvenance.

A, placé après le verbe ESSER, aide à former diverses locutions.

Avec un substantif:

E dis: Baros, A DIEU SIATZ,

Que per vos mi son trop tardatz,

Et aras n'i puesc plus estar.

Roman de Jaufre, fol. 24.

Et dit: Barons, à Dieu soyez, car je me suis trop retardé pour vous,

et maintenant je n'y puis plus rester.

A DIEU SIATZ correspond au latin DOMINUS VOBISCUM, Dieu soit avec vous. (N. E. Cat. A Deu siau; siatz : tz segunda persona: au)

ANC FR. à Dieu soyez, je m' en revois.

Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. II, p. 349.

Par ellipse on a dit: A DIEU. (N. E. Cat. A Deu, adeu, elipse siau)

Qu'ie us dis: A DIEU, doussa amia.

B. Zorgi: Mout fai.

(N. E. Cat. actual: Què jo us dic: Adeu, dolça amiga.) 

Que je vous dis: à Dieu, douce amie.

Enfin la langue française en a composé le substantif adieu, adieux.

Avec un verbe:

Belh' e plazens, si que non ES A DIRE

Negus bos ayps qu'on puesc' en domn' eslire.

Pons de Capdueil: Tant m'a donat.

Belle et agréable, tellement que ne manque aucune bonne qualité qu'on puisse distinguer en une dame.

Voyez DIRE.

En général, après le verbe ESSER, A exprime l' idée d'une action qui reste à faire, qu'il convient de faire.

Leu chansoneta m' ER A far,

Pus n'ai man de ma doss' amia.

G. de Montagnagout: Leu chansoneta.

Il me sera à faire une légère chansonnette, puisque j' en ai ordre de ma douce amie.

A placé absolument au-devant du présent de l'infinitif, répond quelquefois au gérondif en DO de la langue latine.

AL COMENSAR jogua majestrilmen. (mayestrilmen)

Aimeri de Peguilain: Atressi m pren.

En commençant il joue savamment.

Souvent le présent de l'infinitif et le participe présent sont employés substantivement.

Que filha, c'an de comayre,

Fan lur nepta AL MARIDAR.

B. Carbonel: Tans ricx.

Que la fille, qu'ils ont d'une commère, ils la font leur nièce au marier.

AL PAREISSEN de las flors.

P. RogiersAl pareissen.

Au paraissant des fleurs.

A était employé aussi comme interjection.

A! Proensal, vos devetz tug plorar

L' onrat senhor del Baus.

Paulet de Marseille: Razos non es.

Ah! Provençaux, vous devez tous pleurer l' honoré seigneur de Baux.

A! com m' an mort fals amador truan!

B. de Ventadour: Quan la fuelha.

Hélas! comme les faux amoureux perfides m' ont tué!


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dissabte, 23 de setembre del 2023

Grammaire de la Langue Romane. Chapitre premier. Articles.

Grammaire de la Langue Romane.

Les règles de la grammaire romane sont classées dans l' ordre établi pour en présenter les éléments. Il serait donc superflu de répéter la plupart des observations déja faites.

D' ailleurs j' expose les principes de cette langue, non pour instruire des personnes qui auraient à la parler, mais pour faciliter l' intelligence des ouvrages romans à celles qui voudront les étudier et les comprendre.

Les connaissances que je dois supposer à ces personnes me dispensent de leur rappeler les définitions et les préceptes qui se trouvent dans toutes les grammaires.

Des exemples justifieront constamment l' indication des règles.

Ces exemples seront pris ordinairement dans les écrits, soit en prose, soit en vers, dont les auteurs auront vécu avant la fin du XIIe siècle.

Chapitre Premier.


Articles.

Masculin. Féminin.

Sing. el, elh, lo le, la, il, ill, ilh,  la del, de lo,  du, de la,  de la

al, el, a lo,  au, a la à la

Plur. Els, elhs, los, 

li, il, ill,     les, las,  les

dels, des, de los, de li,  des, de las, des

als, as, a los, a li,  aux a las,  aux

Voici des exemples de l' emploi de ces différents articles, soit comme sujets, soit comme régimes directs ou indirects.


Sing. masc. El, elh, lo,  le, sujet.

EL pan fo cautz, EL vin fon bos. (1: Le pain fut chaudle vin fut bon.)

Comte de Poitiers: En Alvernhe.

Elh diable gardec lo de mort. (2: “Le diable le sauva de la mort.”) 

Philomena, fol. 60.

Tot Lo joy del mon es nostre,

Dompna, s' amduy nos amam. 

(3: Tout le bonheur du monde est nôtre,

Dame, si tous les deux nous nous aimons.)

Comte de Poitiers: Farai chansoneta.


Sing. masc. EL, LO, le, régimes directs.

Peire, Lo dormir e 'L sojorn 

Am mais qu' EL rossignol auzir. (1)

Bernard de Ventadour: Amics.

Sing. masc. DEL, DE LO, du, AL, EL, A LO, au, régimes indirects.

Chantars no pot gaire valer,

Si d' ins DEL cor no mov lo chans; (mov : mou; d' ins : dins)

Ni chans no pot DEL cor mover, 

Si no y es fin amors coraus. (2) 

Bernard de Ventadour: Chantars.

Juli Cesar conquis la senhoria

De tot LO mon, tan cum ten ni garanda. (3)

Arnaud de Marueil: Aissi com cel.

“LO creator de tot LO mon.” (4)

Philomena, fol. 94.

EL capitoli, lendema AL dia clar. (5)

Poeme sur Boece.

Metge querrai AL mieu albir. (6)

Comte de Poitiers: Farai.

(1) Pierre, LE dormir et LE repos

J' aime plus que LE rossignol ouir.

(2) Chanter ne peut gueres valoir,

Si de dedans DU coeur ne meut le chant;

Et chant ne peut DU coeur mouvoir,

Si n' y est délicat amour affectueux.

(3) Jules César conquit la seigneurie

De tout LE monde, autant comme il tient et renferme.

(4) "Le créateur de tout le monde."

(5) AU Capitole, le lendemain AU jour clair.

(6) Médecin je chercherai AU mien chagrin.


Amicx, ben leu deman morras; 

E doncx, pos seras mes EL vas, 

Aver pueis que te faria? (1) 

Rambaud d' Orange: Nueg e jorn.

Qu' a tot LO mon s' en fez, qui 'n vol ver dir,

Als us doptar, et als altres grazir. (2) 

Gaucelm Faidit: Forz chausa.


Plur. masc. ELS, ELHS, LOS, LI, ILL, IL, les, sujets.

ELS riu son clar de sobre los sablos. (3)

Bernard de Ventadour: Belh Monruel.

"Elhs Sarrasis fugiro tota la nueyt." (4)

Philomena, fol. 54.

Vers es que LOS cors son essems

E ja no s partiran nulh temps. (5)

Arnaud de Marueil: Dona sel que.

“Quascuna de las parts partic se, LOS crestias gausens, Elhs Sarrasis dolens." (6)

Philomena, fol. 74.

Car LI ris e LI joc

An lur temps e lur loc. (7)

Arnaud de Marueil: Rasos es.


(1) Ami, peut-être demain tu mourras;

Et donc, après que tu seras mis AU tombeau,

Richesse puis què te fairait?

(2) Qu' A tout LE monde il s' en fit, qui en veut vrai dire,

Aux uns craindre et AUX autres agréer.

(3) Les ruisseaux sont clairs sur le sable.

(4) "LES Sarrasins fuirent toute la nuit." 

(5) Vrai est que LES cœurs sont ensemble 

Et jamais ne se sépareront en nul temps.

(6) "Chacune des parties sépara soi, LES chrétiens contents, LES Sarrasins dolents." 

(7) Car LES ris et LES jeux

Ont leur temps et leur lieu.


Aras non sai cum s' anara de me,

Tant son LI mal gran e petit LI be. (1) 

Cadenet: Ben volgra. 

E ILL ram son cubert de fuoilha. (2)

Bernard de Ventadour: Bel m' es quan.

Abans que IL blanc puoi sion vert. (3) 

P. d' Auvergne: Abans que. 


Plur. masc. ELS, LOS, ILL, LI, les, régimes directs.

C' aissi s conven c' om los essai

Ab ira 'LS us, autres ab jai,

Ab mal LOS mals, ab be LOS bos. (4)

Pierre Rogiers: Senher Raimbaut.

"Vedia que tolt LOS sujets." (5)

Acte de 1025. Hist. du Languedoc, Pr. t. 2.

E mantenrai LOS frevols contra 'LS fortz. (6)

Rambaud de Vaqueiras: Ges sitot.

ILL crozat vau reptan. (7)

Bertrand de Born: Ara sai.

Paguesan LI fameiant e LI errant endreycesan. (8)

La Nobla Leyçon.


(1) Maintenant je ne sais comme il s' en ira de moi,

Tant sont LES maux grands et petits LES biens. 

(2) Et LES rameaux sont couverts de feuille. 

(3) Avant que LES blancs sommets soient verts.

(4) Qu' ainsi il convient qu'on les éprouve 

Avec tristesse LES uns, autres avec joie, 

Avec mal LES mauvais, avec bien LES bons.

(5) “Empêche que enlève LES sujets." 

(6) Et je maintiendrai LES faibles contre LES forts.

(7) LES croisés je vais accusant.

(8) Nourrissent LES affamés et LES errants dirigeassent.


Plur. masc. DELS, DES, DE LOS, DE LI, des, rég. indir.

ALS, AS, A LOS, A LI, aux.

L' esser e la maniera

DELS avols e DELS bos,

DELS malvatz e DELS pros. (1)

Arnaud de Marueil: Rasos es.

El dolz chanz DES ausels per broill

M' adolza lo cor e m reve. (2)

Bernard de Ventadour: Quan par la flors.

E m platz quan la treva es fraicha

DES Esterlis e DELS Tornes. (3) 

Bertrand de Born: Guerra e treball.

Doncs sai eu ben que mi dons ten las claus

De totz LOS bes qu' ieu aten ni esper. (4)

Berenger de Palasol: Tan m' abelis.

E aurian la victoria DE LI nostre enemics. (5) 

La Nobla Leyçon. 

Lausenjador fan encombriers

ALS cortes et ALS dreituriers. (6)

Rambaud d' Orange: Als durs.


(1) L' être et la manière

DES vils et DES bons,

DES mauvais et DES preux.

(2) Le doux chant DES oiseaux par bois

M' adoucit le coeur et me ranime.

(3) Et me plait quand la treve est rompue

DES Sterlings et DES Tournois.

(4) Donc sai je bien que ma dame tient les clefs

De tous LES biens que j' attends et espère.

(5) Et aurions la victoire DE LES nôtres ennemis.  

(6) Medisants font obstacles

AUX courtois et AUX sincères.


A vos volgra mostrar lo mal qu' ieu sen

E AS autres celar et escondire. (1) 

Folquet de Marseille: Amors merces.

Na Johana d' Est agensa

A tos LOS pros ses falhensa. (2)

Bernard de Ventadour: En aquest.

E en Orient aparec una stella A LI trei baron...

E dis A LI apostol que bategesan la gent. (3) 

La Nobla Leyçon.


Singulier fém. LA, IL, ILH, ILL, la, sujet.

Qu' eissament trembli de paor

Com fa LA fuelha contra 'l ven. (4)

Bernard de Ventadour: Non es meraveilla.

Domna, IL genser de las gensors. (5)

Blacasset: Ben volgra. 

S' ILH voluntatz non es engaus. (6)

Bernard de Ventadour: Chantars no pot.

Apodera, domna, vostra beutatz

E LA valor, e 'l prez, e ILL cortesia,

Al meu semblan, totas cellas del mon. (7) 

Gaucelm Faidit: Tot atressi.


(1) A vous je voudrais montrer le mal que je sens

Et AUX autres celer et cacher.

(2) Dame Jeanne d' Est plait

A tous LES preux sans manquement.

(3) Et en Orient apparut une étoile A LES trois princes...

Et dir A LES apôtres qu' ils baptisassent la gent.

(4) Que pareillement je tremble de peur

Comme fait LA feuille contre le vent.

(5) Dame, LA plus gente des plus gentes.

(6) Si LA volonté n' est égale.

(7) Surpasse, Dame, votre beauté

Et LA valeur, et LE prix, et LA courtoisie,

Au mien avis, toutes celles du monde.


Singulier féminin: LA, la, régime direct.

E am del mon LA bellazor

Domna, e LA plus prezada. (1)

Rambaud d' Orange: Mon chant.

Am LA meillor dona qu' ieu sai

E LA plus bela qu' anc dieus fe. (2)

Pons de la Garde: Ben es dreitz.


Sing. fém. DE LA, de la, A LA, à la, rég. indirects.

Tant soi aprochatz de La fi. (3)

Comte de Poitiers: Pus de chantar.

Chanso, vai t' en A LA melhor. (4)

Arnaud de Marueil: A guiza.

A LA mort no s pot escremir

Reis, ni coms, ni ducx, ni marqis. (5) 

P. d' Auvergne: Cui bon vers.


Pluriel féminin: LAS, les, sujet.

LAS donas eyssamens

An pretz diversamens;

LAS unas de beleza,

LAS autras de proeza. (6)

Arnaud de Marueil: Rasos es.

(1) Et j aime du monde LA plus belle

Dame, et LA plus prisée.

(2) J' aime LA meilleure dame que je sache

Et LA plus belle qu' oncques Dieu fit.

(3) Tant suis approché DE LA fin.

(4) Chanson va-t'en A LA meilleure.

(5) A LA mort ne se peut dérober

Roi, ni comte, ni duc, ni marquis.

(6) LES dames pareillement

Ont prix diversement;

Les unes de beauté

Les autres de vertú.


Pluriel féminin: LAS, les, régime direct.

Si sen d' amor LAS trebalhas ni 'ls maus. (1)

Arnaud de Marueil: La cortezia.

Qui fai LAS flors espandir per la planha. (2)

Pons de Capdueil: Leials amors.


Plur. fém. DE LAS, des, A LAS, aux, rég. indirects.

Dona, no us puesc lo sente dir

DE LAS penas ne del martir. (3) 

Arnaud de Marueil: Dona genser.

DE LAS donas me desesper;

Jamais en lor no m fiarai. (4)

Bernard de Ventadour: Quan vei la laudeta.

Belha domna, de cor y entendia

Dieus, quan formet vostre cors amoros; 

E par y be A LAS belhas faissos. (5)

Giraud le Roux: Ara sabrai.

“La tenc A LAS fons e fo son payri." (6) (payre : payri; chap. “La va tindre a les fons (bautismals) y va sé son padrí.”)

(1) S' il sent d' amour LES angoisses et LES maux.

(2) Qui fait LES fleurs épanouir par la plaine. 

(3) Dame, je ne vous puis le centième dire

DES peines ni du martyre.

(4) Des dames je désespère;

Jamais en elles ne me fierai.

(5) Belle dame, de coeur s' y appliquait

Dieu, quand il forma votre corps amoureux;

Et paraît y bien AUX belles formes.

(6) “Il la tint AUX fonts et fut son parrain.”


Les noms propres ne prennent point l' article.

Per zo no 'l volg Boecis a senor. (1) Poëme sur Boece.

"E Karles Maines dix: Adonques aissi sia, si a Thomas platz et a totz." (2)

Philomena, fol. 5.

Eissamen m' es per semblansa

Com de Peleus la lansa,

Que del seu colp no podi' hom garir,

Si autra vez no s' en fezes ferir. (3)

Bernard de Ventadour: Ab joi.

Souvent l' article n' est pas mis devant les substantifs romans.

"E Karles, quant o hac ausit, fe gracias a Dieu e lauzors." (4) Philomena, fol. 19.

Et sur-tout en poésie:

Ieu conosc ben sen e folhor

E conosc anta et honor

Et ai ardimen e paor. (5)

Comte de Poitiers: Ben vuelh.

(chap. Yo conec be lo señ y la locura

y conec la honta (deshonor) y lo honor

y tinc o ting ardimén (valentía; soc valén) y paor (temópo). - Un contraste mol majo y ben fet)


(1) Pour cela ne le voulut Boece à seigneur.

(2) “Et Charlemagne dit: Donc ainsi soit, si à Thomas plait et à tous." 

(3) Pareillement il m' est par similitude

Ainsi que d' Achille la lance, (Peleus, le père, : Achille : Aquiles)

Car de son coup ne pouvait homme guérir,

Si une autre fois ne s' en faisait férir.

(4) "Et Charles, quand cela eut oui, rendit graces à Dieu et louanges." 

(5) Je connais bien sens et follie

Et connais honte et honneur

Et ai audace et peur.


Pros domna conoissens,

En cui es pretz e sens

E beutatz fin' e pura

Que natura y mes. (1)

Arnaud de Marueil: Franquez' e noirimens.


Parfois la suppression de l' article a pareillement lieu après les prépositions.


Paratge d' auta gen, 

Poder d' aur ni d' argen 

No us daran ja bon pretz, 

Si ric cor non avetz. (2)

Arnaud de Marueil: Rasos es.


Si no m baiza 'n cambr' o sotz ram. (3)

Comte de Poitiers: Farai chansoneta.


(1) Généreuse dame savante,

En qui est prix et sens

Et beauté fine et pure

Que nature y mit.

(2) Parenté de haute gent,

Pouvoir d' or ni d' argent

Ne vous donneront jamais bon prix,

Si noble coeur vous n' avez.

(3) Si elle ne m' embrasse en chambre ou sous feuillage.

L' article qui précède la plupart des noms substantifs est aussi placé au-devant de la plupart des autres noms qui sont employés substantivement.

Il sert ordinairement à distinguer les genres, les nombres, et quelquefois le sujet, le régime.

Quelquefois, devant plusieurs substantifs exprimant des noms propres, génériques, qualificatifs, etc., la langue romane, au lieu d' indiquer par l' article DEL, DE LA, etc., un rapport de génitif, supprima non seulement le signe de l' article, mais encore la préposition DE.

Morrai pel cap... Sanh Gregori. (1)

Comte de Poitiers: Farai chansoneta.

Lo servici... nostre seignor. (2)

P. d' Auvergne: Bella m' es.

Cette forme, qui n' est qu' une exception à la règle générale, se trouve dans le serment de 842 PRO... DEO AMUR (3), et l' inversion qui, dans cet exemple, place le génitif DEO ou DEU avant le substantif qui le gouverne, est restée en usage dans la langue romane.

Pro... Deu amor, ben savez veramen. (4)

Folquet de Marseille: Pro Deu amor.

La plupart des voyelles finales ou initiales des articles s' élident souvent; comme:

l'  pour lo, la

'l, 'lh, 'll pour el, elh, il, ilh, ill

'ls, 'lhs pour els, elhs, etc, etc.

L' H ajouté aux articles ou aux pronoms personnels et démonstratifs ne change en rien leur nature. Ainsi on trouve:

Elh, elhs, ilh, elha, elhas pour el, els, il, ela, elas. Etc.

Et de même avec les prépositions DE et AD.

(1) Je mourrai par le chef (DE) saint Grégoire.

(2) Le service (DE) notre Seigneur.

(3) "Pour (DE) Dieu l' amour." 

(4) Pour (DE) Dieu l' amour, bien savez vraiement.

Substantifs